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<title>Traduction : Getting Into Fights With Data Centres</title>
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<body typeof="CreativeWork">
<h1>
<span property="title">Combattre les Datacenters</span>
<small>Une proposition simple pour réorienter la politique climatique du numérique</small>
<small class="additionally">
<em>Et aussi :</em> Comment utiliser <code>ping</code> et <code>traceroute</code> pour localiser les Datacenters, chercher le SCANDAL, le CONFLIT et les OPPORTUNITÉS DE SORGANISER COLLECTIVEMENT; Quelque soit lendroit.
</small>
</h1>
<p property="author">Anne Pasek</p>
<img src="images/-001.jpg" alt="Un datacenter de Google, Council Bluffs, Iowa" />
<p>
Lidee est venue d'un workshop sur la Décarbonation Numérique que lon ma demandé de réaliser au sein de la Castlefield Gallery en 2023. Je remercie Jane Lawson, notre organisatrice, toute léquipe de la galerie et toutes les personnes participantes qui mont permis d'aprehender mes recherches sous un nouvel angle.
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<p>
Je remercie tout particulièrement Mél Hogan, Dawn Nafus, Dawn Walker, Tim Cowlishaw, Brian Sutherland, Stefan Laser, Alex Nathanson, Benedetta Piantella, Tega Brain, Andre Rosario / hydroponictrash.solar et tous mes compagnon·nes de route dans l'étude de l'impact matériel des systèmes numériques pour leurs conseils, recherches et contacts. Ce fut un réel plaisir d'échanger avec vous toutes et tous.
Merci aussi à Juniper Mitchell, Mel Gregg, Alex Bruneau, Marije Miedema et Ed Platt pour linnestimable travail de relecture.
Et Swati Mehta pour son extraordinaire correction.
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<p>
Et enfin, merci au financement du gouvernement canadien de m'avoir donné les moyens financiers nécéssaires pour penser mes petites idées et faire mes petits zines (Canada Research Chairs program, grant #: 950-233016).
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<h3>Note au lecteur</h3>
<p>
Ce zine est une tentative de collecter quelques une de mes idées académiques de longue date dans un format plus accessible, amener un débat et transmettre quelques compétences.
Si vous voulez creuser un peu plus certains sujets, vous pouvez suivre les liens vers les articles scientifiques.
La majorite pointe vers du contenu en open-access (c'est a dire gratuit).
Cependant, mon objectif ici est de laisser de côté une partie du jargon et des cas specifiques que vous pouvez retrouver dans ce type de publication.
Qui que vous soyez, j'éspere que vous trouverez dans ce zine, un texte facile à lire, utile pour vos réflections et respectueux de votre intelligence.
Vous pouvez me faire des retours (en anglais) à l'adresse <a href="mailto:annepasek@trentu.ca">annepasek@trentu.ca</a>.
</p>
<p>
Ce texte est une traduction de langlais du zine original «Getting Into Fights With Data Centres» de Anne Pasek disponible à l'adresse <a href="https://emmlab.info/Resources_page/Data%20Center%20Fights_digital.pdf">https://emmlab.info/Resources_page/Data%20Center%20Fights_digital.pdf</a>.
</p>
<h3>Copyright</h3>
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Cette publication est distribuée sous license Creative Common Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International.
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<footer>
<img src="images/-003.png" alt="Logo EMM LAB" />
<p>Photo de couverture : Un datacenter de Google, Council Bluffs, Iowa. CC par Chad Davis.</p>
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<h2>Quel est limpact carbone de nos vies numériques?</h2>
<p>
Jai écrit ce zine parce que lon arrête pas de me poser cette question.
Il y a un nombre coissat de personnes et dorganisations anxieuses à propos du réchauffement climatique, au fait que le numerique joue un rôle là dedans et sincèrement motivé·es à y faire quelque chose dans leurs vie personnelle ou professionnelle.
Parfois, ce sont des artistes qui sinterrogent sur limpact négatif de leurs pratiques créatives en ligne.
Parfois, ce sont des petites organisations qui cherchent de nouvelles politiques interne sur les emails et le stockage de fichiers. Pour trouver l'équilibre entre utilité et réduction de l'impact sur l'environnement.
Et dautres fois, ce sont des collegues scentifiques cherchant à travailler, communiquer et archiver selon une apporche faible-emissions; Le tout avec une quantite grandissante de documents dans le Cloud et de CO<sub>2</sub> dans l'atmosphère.
</p>
<p>
C'est encourageant de voir autant de personnes se poser cette question. Je fait partie d'une communauté qui étudie l'impact énergétique et environnemental des réseaux numériques, et il semblait que notre principal obstacle était juste de permettre aux grand public de comprendre que nos fichiers et services en ligne ne sont pas des choses immaterielles. Ces choses immaterielles que les entreprises nous vendent par leurs infographies ou toute la métaphore du "cloud". Ce cloud, dont on ne cessera de répeter que ce n'est que l'ordinateur de quelqu'un d'autre. Le plus souvent, un ordinateur enfermé dans un énorme datacenter quelque part dans la campagne. Un datacenter qui consomme une impressionnante quantité d'éléctricité (pour alimenter les machines et le bâtiment) et d'eau (pour refroidir tout ces serveurs).
</p>
<p>
Prenons le datacenter de Google à Dalles, Oregon, USA.
Il a coûté 1.8 milliard de dollars américains pour être construit et il mesure plusieurs terrains de football de large.
L'installation consomme plus de <a href="https://www.oregonlive.com/silicon-forest/2022/12/googles-water-use-is-soaring-in-the-dalles-records-show-with-two-more-data-centers-to-come.html">1300 millions de litres d'eau</a> (presque le tiers de la consommation totale de la ville) et probablement plus de <a href="https://oregonbusiness.com/6111-googles-secret-thirst-for-power/">330 millions de kWh d'éléctricité</a> (<a href="https://www.oregonlive.com/silicon-forest/2011/09/google_divulges_data_center_power_usage.html">plus des deux tiers de la demande en éléctricité de toute la zone</a>).
C'est vraiment beaucoup — surtout si l'on considère que Google est l'un des meilleurs en terme d'impact environnemental.
Pour éviter ce genre de publicité, Google s'efforce de garder secrètes leurs consommations d'éléctricité et d'eau passées et futures , à travers des accords de non-divulgation et des attaques en justice.
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<aside>
<h3>Mais du coup, à quel point c'est grave ?</h3>
<p>
On estime que le secteur des communications numérique représente entre <a href="https://arxiv.org/abs/2102.02622">2 et 4%</a> de l'ensemble des émissions de carbone annuelles mondiales (sans inclure le secteur des cryptomonnaies).
C'est beaucoup, mais ce n'est pas apocalyptique.
Je dirait que c'est un "medium sized problem" (un problème d'importance moyenne).
Par contre, il y a de grosses interrogations et incertitudes sur la trajectoire que prend ce secteur.
Les scentifiques n'arrivent pas encore à estimer si les émissions de CO<sub>2</sub> vont <a href="https://www.ericsson.com/en/reports-and-papers/industrylab/reports/a-quick-guide-to-your-digital-carbon-footprint">augmenter faiblement</a> ou vont <a href="https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2019/03/Lean-ICT-Report_The-Shift-Project_2019.pdf">exploser</a> dans les années à venir (Personnellement, je pense que les estimations extremistes des deux cotés sont peu probables).
Mais dans tout les cas, si le secteur veux rester engagé dans les engagement environnementaux comme l'Accord de Paris, il faudra inverser la tendance.
Cela impliquera de changer les normes et les habitudes des consommateurs ou des industriels, mais plus probablement des deux en même temps.
</p>
</aside>
<p>
Pour en revenir à l'empreinte carbone digitale, c'est normal de vouloir penser les problèmes de soutenabilité avec l'aide d'une certaine quantification.
Il existe de plus en plus de calculateurs d'empreinte environnemental en ligne qui peuvent vous montrer a quel point vos emissions personnelles sont importantes<sup>1</sup>.
Que vous envoyiez un email, regardiez une vidéo ou archiviez vos données dans une backup dans le cloud, vous trouverez un nombre pour en estimer l'impact.
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<p>
Mais je pense que la majeure partie du temps, on se pose les mauvaises questions en essayant d'estimer l'impact des actions individuelles des consommateurs.
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<aside>
<h3>Note d'une nerd du réseau :</h3>
<p>
Pourquoi suis-je si sceptique à propos de ces outils ?
En partie parce que tous ces calculateurs font des raccourcis qui donnent une fausse impression de précision.
Tous les outils d'estimation d'impact que vous trouverez en ligne font des suppositions sur les emissions de carbone de la production éléctrique, le type de machine que vous utilisez, l'efficacité énergétique du réseau et le chemin que prennent vos données pour transiter sur ce réseau.
Tout ces facteurs fluctuent en fonction des endroits et avec le temps.
Tout ces outils donnent donc une estimation et non une "vraie" réponse.
</p>
<p>
Mais surtout, ces estimations nous donnent une fausse impression sur comment réduire effectivement ces emissions.
On a l'habitude de penser l'impact environnemental de telle manière que la connexion entre nos habitudes de consommation et leur impact environnemental est très directe.
On se dit tous ça : si on veut faire chuter les emissions de CO<sub>2</sub> on doit consommer moins.
</p>
<p>
Cette approche fait sens dans le cas des trajets en voiture ou de la viande, mais elle ne tient pas dans le cas des réseaux numériques.
Parce que, pour que l'information puisse transiter sur le réseau, la majorité des équipements doivent rester allumés en permanence, toujours disponibles.
Cette consommation éléctrique est fixe, cela consomme la même quanité d'énergie quelque soit la quantité d'information qui passe dans les tuyaux figuratifs.
Quand vous utilisez un calculateur pour estimer l'impact du streaming, d'envoyer ou de stocker quelque chose. L'estimateur tente de calculer la part de l'energie du réseau qui sera utilisée pour accomplir cette action.
Mais cela ne veux pas dire que couper Netflix reduira d'autant la consommation énergetique ou environnementale du réseau.
Les machines du réseau resteront allumées, le datacenter où est stockée la vidéo consommera toujours la même quantité d'éléctricité.
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</aside>
<footer>
<p><sup>1</sup> En voici quelques uns si vous êtes curieux·ses d'essayer: <a href="https://ecotree.green/en/calculate-digital-co2">ecotree.green/en/
calculate-digital-co2</a>; <a href="https://thenetworkedcondition.com/">thenetworkedcondition.com</a>; <a href="https://www.websitecarbon.com/">www.websitecarbon.com</a>.</p>
</footer>
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</p>
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